Je roulais vers Laon lorsque le téléphone a sonné. "Salut c’est le secrétariat de Jean-Luc Azoulay producteur de Dorothée. Seriez vous disponible pour assister au spectacle de Dorothée à l’Olympia le 18 avril prochain ?"
Bien sûr, que j’ai dit.
On vous met deux places de côté que vous retirerez à l’entrée. Bon Olympia.
La personne a raccroché, moi j’ai poursuivi ma route et j’aurais sans doute pensé avoir rêvé si je n’avais trouvé à mon domicile en rentrant chez moi, un courrier de confirmation dans une belle enveloppe jaune...
Alors ?
Ben alors j’y suis allé !
Je te raconte toute l’histoire.
J’arrive à l’Olympia et rapidement un ami me dirige vers les loges et notamment vers celle d’Azoulay qui me dit : "On fait la blague à Dorothée ! On ne lui dit rien. Tu montes sur scène à un moment qui reste à définir, et tu lui chantes "Le Nez de Dorothée " ! Qu’en dis-tu ?
J’ai beau connaitre le Jean-Luc par cœur (on ne bosse pas pendant dix ans sans se connaître un peu...), mais là je ne sais trop où il veut m’entraîner... Pour être franc je me demande même s’il plaisante ou s’il est sérieux. Il est sérieux ! J’hésite un peu et puis je me dis : "Voilà plus de dix ans que je me bats pour que "le métier" m’accepte comme auteur de chansons de mots, de chansons d’idées, comme chansonnier, et si je fais à nouveau l’andouille, comment la chose sera-t-elle reçue ? D’un autre côté, la presse n’est pas là... Mon nom ne figure pas sur l’affiche ni dans le programme. Aucune radio, aucune télé n’a annoncé ma présence. Ce n’est pas mon spectacle, alors pourquoi ne pas faire la blague ?... À part surprendre Do et faire plaisir au public, qu’est ce que je risque ? Je ne suis pas fâché avec elle ni elle avec moi. Ma présence ici n’est pas illégale. Je n’ai pas participé aux deux premières représentations et je ne serai pas de la dernière. Donc, au pire on me filmera et je me retrouverai sur Internet... Quelques photos circuleront ici et là et quelques trous-du-cul commenteront ma présence sur ce plateau en la jugeant au choix : déplacée, ridicule, inopportune, racoleuse... Mais pour l’essentiel je doute qu’on me tienne rigueur d’avoir fait une farce et d’avoir chanté une chanson, rien qu’une, ancienne de surcroît... D’autre part, le fait que j’utilise la guitare du musicien de Dorothée sera la preuve que rien n’était calculé, sinon j’aurais eu ma gratte et mon costard, et surtout on aura saisi que ce faisant, je n’aurai pas cherché à me faire de la pub en ratissant large dans le public des nostalgiques de nos défuntes émissions".
Voilà ce que je me suis dit, et j’y suis allé sans arrière-pensée, sans trac et dégagé de toute inhibition.
Je suis arrivé sur scène et ce n’est pas Corbier qui est allé embrasser Do après une de ses chansons mais François Corbier avec ses acquits et sa manière d’être actuelle. C’est François Corbier qui est venu chanter une chanson de Corbier pour faire rire... Voilà ce qu’il s’est passé dans ma tête. Et le public qui m’avait fait un triomphe dans la salle lorsque j’étais allé m’asseoir a redoublé d’ardeur pour m’accueillir sur le plateau et chanter avec moi. Le public m’a fait un triomphe mais il n’était pas là pour moi et ma chanson achevée il n’en a pas réclamé une autre et n’a pas hurlé mon nom pendant dix minutes pour que je revienne. Tout le monde a compris la démarche et j’en suis sorti ravi.
Ravi parce que pour la première fois de mon existence j’ai participé à un spectacle de Dorothée et de ce fait j’ai eu l’impression d’avoir bouclé la boucle.
Merci Jean-Luc de m’avoir invité à chanter sur la scène de l’Olympia "Le nez de Dorothée".
Et maintenant que tu es redevenu producteur de chansons... si tu as des projets me concernant... Tu connais mon téléphone !
Bien sûr, que j’ai dit.
On vous met deux places de côté que vous retirerez à l’entrée. Bon Olympia.
La personne a raccroché, moi j’ai poursuivi ma route et j’aurais sans doute pensé avoir rêvé si je n’avais trouvé à mon domicile en rentrant chez moi, un courrier de confirmation dans une belle enveloppe jaune...
Alors ?
Ben alors j’y suis allé !
Je te raconte toute l’histoire.
J’arrive à l’Olympia et rapidement un ami me dirige vers les loges et notamment vers celle d’Azoulay qui me dit : "On fait la blague à Dorothée ! On ne lui dit rien. Tu montes sur scène à un moment qui reste à définir, et tu lui chantes "Le Nez de Dorothée " ! Qu’en dis-tu ?
J’ai beau connaitre le Jean-Luc par cœur (on ne bosse pas pendant dix ans sans se connaître un peu...), mais là je ne sais trop où il veut m’entraîner... Pour être franc je me demande même s’il plaisante ou s’il est sérieux. Il est sérieux ! J’hésite un peu et puis je me dis : "Voilà plus de dix ans que je me bats pour que "le métier" m’accepte comme auteur de chansons de mots, de chansons d’idées, comme chansonnier, et si je fais à nouveau l’andouille, comment la chose sera-t-elle reçue ? D’un autre côté, la presse n’est pas là... Mon nom ne figure pas sur l’affiche ni dans le programme. Aucune radio, aucune télé n’a annoncé ma présence. Ce n’est pas mon spectacle, alors pourquoi ne pas faire la blague ?... À part surprendre Do et faire plaisir au public, qu’est ce que je risque ? Je ne suis pas fâché avec elle ni elle avec moi. Ma présence ici n’est pas illégale. Je n’ai pas participé aux deux premières représentations et je ne serai pas de la dernière. Donc, au pire on me filmera et je me retrouverai sur Internet... Quelques photos circuleront ici et là et quelques trous-du-cul commenteront ma présence sur ce plateau en la jugeant au choix : déplacée, ridicule, inopportune, racoleuse... Mais pour l’essentiel je doute qu’on me tienne rigueur d’avoir fait une farce et d’avoir chanté une chanson, rien qu’une, ancienne de surcroît... D’autre part, le fait que j’utilise la guitare du musicien de Dorothée sera la preuve que rien n’était calculé, sinon j’aurais eu ma gratte et mon costard, et surtout on aura saisi que ce faisant, je n’aurai pas cherché à me faire de la pub en ratissant large dans le public des nostalgiques de nos défuntes émissions".
Voilà ce que je me suis dit, et j’y suis allé sans arrière-pensée, sans trac et dégagé de toute inhibition.
Je suis arrivé sur scène et ce n’est pas Corbier qui est allé embrasser Do après une de ses chansons mais François Corbier avec ses acquits et sa manière d’être actuelle. C’est François Corbier qui est venu chanter une chanson de Corbier pour faire rire... Voilà ce qu’il s’est passé dans ma tête. Et le public qui m’avait fait un triomphe dans la salle lorsque j’étais allé m’asseoir a redoublé d’ardeur pour m’accueillir sur le plateau et chanter avec moi. Le public m’a fait un triomphe mais il n’était pas là pour moi et ma chanson achevée il n’en a pas réclamé une autre et n’a pas hurlé mon nom pendant dix minutes pour que je revienne. Tout le monde a compris la démarche et j’en suis sorti ravi.
Ravi parce que pour la première fois de mon existence j’ai participé à un spectacle de Dorothée et de ce fait j’ai eu l’impression d’avoir bouclé la boucle.
Merci Jean-Luc de m’avoir invité à chanter sur la scène de l’Olympia "Le nez de Dorothée".
Et maintenant que tu es redevenu producteur de chansons... si tu as des projets me concernant... Tu connais mon téléphone !
! j'espère que ce sera possible un jour!
